Kaoutar Harchi

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Kaoutar Harchi
Kaoutar Harchi lors du Festival Atlantide - Les Mots du Monde à Nantes, le Lieu Unique, le 17 février 2018.
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Naissance
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Directeur de thèse
Bruno Péquignot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Distinction

Kaoutar Harchi, née en à Strasbourg, est une écrivaine et sociologue de la littérature française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle est élevée à Strasbourg par des parents d'origine marocaine de condition populaire (son père est agent d'entretien et sa mère travaille dans une maison de retraite)[1]. Elle y suit des études secondaires dans un établissement privé[2], avant de s'inscrire à l'université[3].

À 22 ans, elle publie son premier roman, Zone cinglée, chez Sarbacane. Elle publie ensuite deux autres romans, L'Ampleur du saccage en 2011 et À l'origine notre père obscur en 2014, chez Actes Sud.

Sociologue de formation, elle soutient en 2014 sa thèse dirigée par Bruno Péquignot, à l'université Sorbonne-Nouvelle[4]. Celle-ci s'intitule La formation de la croyance en la valeur littéraire en situation coloniale et postcoloniale. Elle y étudie les trajectoires individuelles en France, entre 1950 et 2009, de quatre écrivains algériens francophones, Kamel Daoud, Rachid Boudjedra, Boualem Sansal, Kateb Yacine et une écrivaine, Assia Djebar. Sa thèse devient un essai, publié chez Fayard en 2016 sous le titre Je n’ai qu’une langue et ce n’est pas la mienne[5]. Il est traduit en anglais sous le nom I Have Only One Language, and It Is Not Mine: A Struggle for Recognition chez Liverpool University Press, en 2023.

Elle est chercheuse associée au Cerlis (Centre de recherche sur les liens sociaux), laboratoire dépendant de l'université Paris-Descartes, l’université Sorbonne-Nouvelle et le CNRS. Elle a enseigné la sociologie à Sciences Po Paris et Reims[6]. Elle a été professeure invitée à l'université de New York en 2019[7] et, en 2021, a enseigné à l'université Paris 13 de Villetaneuse[3].

En 2021, elle publie le livre Comme nous existons chez Actes Sud : l'autrice y raconte son enfance et son adolescence, celles, ordinaires, d'une jeune femme issue de l'immigration et des classes populaires. « Une autobiographie bouleversante »[8], pour France Culture. Un texte « d'une splendeur prodigieuse »[9], pour Télérama. Kaoutar Harchi expliquera avoir rompu, définitivement, avec le travail de fiction et la forme romanesque[10].

Le 5 mai 2022, elle participe à une émission politique organisée par Révolution permanente, à laquelle prennent notamment part le syndicaliste Anasse Kazib et l'actrice Adèle Haenel[11]. Elle se présente comme politiquement proche de cette organisation trotskiste[12]. En février 2023, elle s'exprime contre la réforme des retraites[13] du gouvernement Borne-Macron.

Kaoutar Harchi publie régulièrement dans la presse papier et numérique : Vanity Fair, La Déferlante, Libération, Politis, Ballast[14], Regards[15], Grazia ou encore AOC.

Elle aborde régulièrement la question animale dans des articles[16] ou podcasts[17],[18] dans lesquels elle cite notamment les féministes Dalila Awada et Aph Ko.

Œuvres littéraires[modifier | modifier le code]

  • Daisyllusions (nouvelle), Éditions du Cygne, coll. « En attendant l'or », n°2, 2007.
  • Nuit claire, nuit noire, texte court, Avignon, Les États civils, 2007.
  • Courir à Tanger, texte court, Avignon, Les États civils, 2008.
  • Zone Cinglée roman, Paris, Éditions Sarbacane, coll. « eX’prim », 2009, 190 p. (ISBN 978-2-84865-287-0)
  • L’Ampleur du saccage, roman, Arles, France, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2011, 118 p. (ISBN 978-2-7427-9952-7)
  • À l’origine notre père obscur, roman, Arles, France, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2014, 176 p. (ISBN 978-2-330-03596-9)[19],[20],[21]
  • Comme nous existons, récit, Arles, France, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2021, 128 p. (ISBN 978-2-330-15470-7)
  • Littérature et Révolution, avec Joseph Andras, éditions divergences, 2024, 236 p.

Publications scientifiques[modifier | modifier le code]

  • « Bruno Péquignot, Sociologie des arts. Paris, Armand Colin, 2009 », Sociologie de l'Art, vol. opus 19, no. 1, 2012, p. 125-129.[1]
  • « Entre exils, errances et migrations. L’expérience littéraire de Kateb Yacine », Hommes et migrations, no 1298,‎ , p. 112-122 (lire en ligne)
  • Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne, essai, Paris, Fayard, coll. « Pauvert », 2016, 306 p. (ISBN 978-2-7202-1549-0)
  • « L’entrée d’Assia Djebar à l’Académie française : réception politique d’un discours », Sociologie de l'Art, vol. opus 27 & 28, no. 1-2, 2017, p. 109-127.[2]
  • « La comtesse de Ségur, une odyssée éditoriale au féminin (1855-1871) », Cahiers du Genre, vol. 65, no. 2, 2018, p. 125-144.[3]
  • « Des rapports de pouvoir à l'œuvre. La consécration littéraire des écrivains algériens de langue française, en France », Sociétés contemporaines, vol. 117, no. 1, 2020, p. 127-152.[4]
  • « Paris comme condition ? Une approche spatialisée des modalités de valorisation des œuvres littéraires », Hommes & Migrations, vol. 1329, no. 2, 2020, p. 49-56.[5]
  • « Quand la littérature justifie la domination », Ballast, vol. 10, no. 2, 2020, p. 130-135. [6]
  • Karim Hammou et Kaoutar Harchi, « « Nos plumes, nos voix » ? », dans Racismes de France, Paris, La découverte, coll. « Cahiers libres », , 368 p. (ISBN 9782348046247, lire en ligne), p. 292-307

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rédaction, « “Le concept de transfuge est un concept blanc” : entretien croisé Joseph Andras / Kaoutar Harchi Épisode I », sur Frustration Magazine, (consulté le )
  2. « Plongée dans la littérature, rencontre avec les auteur.es Kaoutar Harchi et Antoine Wauters », sur Radio France, (consulté le )
  3. a et b https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/kaoutar-harchi
  4. Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (ABES), « theses.fr, explorer les 1 thèses pour Kaoutar Harchi », sur www.theses.fr (consulté le )
  5. « Kaoutar Harchi : « La langue française est à la fois un lieu d’oppression et un outil d’émancipation » », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Harchi, Kaoutar », CERLIS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « M.A. Program FAQ », sur nyu.edu (consulté le ).
  8. « L'émancipation littéraire de Kaoutar Harchi », sur France Culture, (consulté le )
  9. « Comme nous existons (Récit) : la critique Télérama », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  10. Rédaction, « “L’espace littéraire est régi par les lois du sexisme, du racisme, du mépris de classe”: Joseph Andras / Kaoutar Harchi épisode 5 », sur Frustration Magazine, (consulté le )
  11. Bleuenn Robert, « L'actrice Adèle Haenel espère « la fin du système capitaliste » », Le Figaro, .
  12. Rédaction, « “Les Gilets jaunes sont parvenus à créer un temps et un espace qui leur était propre” : entretien croisé Joseph Andras / Kaoutar Harchi Episode 4 », sur Frustration Magazine, (consulté le )
  13. Guillaume Deleurence, « Que la grève dure et tout commencera », sur POLITIS, (consulté le )
  14. Kaoutar Harchi, « Kaoutar Harchi, Auteur à BALLAST », sur BALLAST (consulté le )
  15. « Kaoutar Harchi », sur Regards (consulté le ).
  16. Kaoutar Harchi, « BALLAST • Les animaux avec nous, nous avec les animaux », sur BALLAST, (consulté le )
  17. « #13 Approche intersectionnelle de l'animalité : entre racisme et spécisme - Kaoutar Harchi (1/2) » (consulté le )
  18. « #14 Antiracisme et antispécisme peuvent-ils s'allier ? - Kaoutar Harchi (2/2) » (consulté le )
  19. Philippe Lefait, Magazine littéraire n°549, novembre 2014, p. 48, « Notre père qui est odieux, ou taiseux », sur Le Magazine Littéraire, (consulté le )
  20. Emmanuelle Caminade, « A l’origine notre père obscur, Kaoutar Harchi », sur lacauselitteraire.fr, (consulté le )
  21. « À l'origine notre père obscur : la maison des femmes », sur Actualitte, (consulté le )
  22. « Rencontre avec Kaoutar Harchi, doctorante à la Sorbonne Nouvelle, qui vient de recevoir le Prix de la Société des Gens de Lettres pour son dernier roman « L'Ampleur du saccage » », sur univ-paris3.fr, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]